Tout savoir sur la descente de vessie : symptômes et traitements

Par Mathieu Morel

Publié le 03/12/2025

Tout savoir sur la descente de vessie : symptômes et traitements

La descente de vessie, aussi appelée cystocèle, est fréquente et souvent taboue. Elle peut gêner la vie quotidienne, l’activité sportive et l’intimité, mais des solutions existent. Cet article vous guide pour reconnaître les signes, comprendre les causes et connaître les traitements. Si vous vous reconnaissez, n’attendez pas pour en parler à un professionnel de santé formé au plancher pelvien.

💡 À retenir

  • Environ 1 femme sur 3 peut souffrir de prolapsus au cours de sa vie.
  • Les symptômes peuvent inclure une sensation de pesanteur ou de pression dans le bas-ventre.
  • Les traitements incluent des thérapies physiques, des médicaments et des interventions chirurgicales.

Qu’est-ce que la descente de vessie ?

La descente de vessie correspond à un affaiblissement du plancher pelvien qui laisse une partie de la vessie bomber dans le vagin. En termes médicaux, on parle de cystocèle, une forme de prolapsus des organes pelviens. Le degré d’atteinte varie d’une simple gêne à une boule visible ou palpable au niveau vaginal en fin de journée ou lors d’efforts.

Le diagnostic repose sur un examen clinique chez un gynécologue ou un urologue, parfois complété par une évaluation standardisée du prolapsus. On classe généralement l’atteinte en stades, ce qui aide à adapter la prise en charge, du suivi simple aux solutions de soutien, puis à la chirurgie si nécessaire.

Différences avec les autres types de prolapsus

La cystocèle touche la vessie, mais d’autres organes peuvent aussi descendre. Les distinguer oriente le traitement et explique certains symptômes associés.

  • Rectocèle : bombement de la paroi vaginale postérieure lié au rectum, souvent avec constipation ou nécessité d’appuyer pour évacuer.
  • Hystérocèle ou prolapsus utérin : descente de l’utérus, parfois ressentie comme une traction ou une boule centrale.
  • Entérocèle : hernie de l’intestin grêle dans le cul-de-sac vaginal, plus rare, souvent après chirurgie pelvienne.
  • Prolapsus de la paroi vaginale après hystérectomie : la voûte vaginale elle-même peut descendre.

Symptômes de la cystocèle

Les signes varient selon la gravité, l’activité et le moment de la journée. Beaucoup décrivent une sensation de lourdeur dans le bas-ventre ou le bassin, un tiraillement, parfois un corps étranger dans le vagin. Les symptômes tendent à s’accentuer en position debout prolongée, lors du port de charges ou à la fin de la journée, et s’atténuent en position allongée.

Des troubles urinaires sont fréquents : difficultés à vider complètement la vessie, jet urinaire faible, envies pressantes ou fuites à l’effort. L’inconfort pendant les rapports, des douleurs lombaires basses et une gêne dans la pratique sportive peuvent s’y associer. Sur le plan émotionnel, la gêne et la peur d’une aggravation pèsent sur la qualité de vie.

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Symptômes physiques et psychologiques

  • Pesanteur pelvienne, sensation de boule vaginale, gêne à la marche ou en station debout.
  • Troubles urinaires : vidange incomplète, urgences, fuites, infections urinaires à répétition.
  • Douleurs ou inconforts pendant les rapports, diminution du plaisir par appréhension.
  • Gêne pour le sport, surtout les impacts et charges.
  • Anxiété, baisse de confiance corporelle, isolement social lié aux symptômes.

Exemple concret : Amina, 39 ans, a remarqué une pesanteur et des fuites lors de ses cours de fitness. Après évaluation, une cystocèle de stade modéré a été prise en charge par rééducation périnéale et adaptations sportives, ce qui a permis un retour progressif à l’entraînement.

Causes de la descente de vessie

La descente de vessie résulte d’un affaiblissement des muscles et des tissus de soutien du plancher pelvien. Les accouchements, surtout instrumentaux ou avec bébés de fort poids, sont une cause fréquente. Avec l’âge et la ménopause, la baisse des œstrogènes fragilise les tissus. Des facteurs mécaniques cumulatifs comme la constipation chronique, les efforts répétés ou une toux chronique entretiennent la pression sur le plancher pelvien.

Des prédispositions existent : anomalies du tissu conjonctif, hyperlaxité, antécédents familiaux de prolapsus. Le surpoids, certains métiers physiques et des interventions pelviennes comme l’hystérectomie peuvent aussi augmenter le risque. Chaque situation est unique, d’où l’intérêt d’une évaluation personnalisée.

Facteurs de risque

  • Grossesses multiples, accouchements difficiles ou instrumentaux.
  • Âge, ménopause, hypoestrogénie.
  • Constipation chronique, toux chronique, charges lourdes.
  • Surpoids/obésité, sédentarité avec faiblesse musculaire.
  • Prédisposition familiale, altération du tissu conjonctif, chirurgie pelvienne antérieure.

Traitements disponibles

Traitements disponibles

La prise en charge se construit selon l’intensité des symptômes, le stade et vos priorités de vie. On privilégie d’abord les solutions conservatrices, puis on discute la chirurgie si la gêne persiste ou si la cystocèle est avancée. L’objectif est d’améliorer les symptômes, la fonction et la qualité de vie, pas seulement l’anatomie.

Un bilan initial avec un médecin et, si possible, un kinésithérapeute spécialisé en plancher pelvien est une étape essentielle. Cela permet d’identifier les habitudes à modifier, d’évaluer la force musculaire et de choisir entre soutien mécanique, médicaments, thérapies physiques et options chirurgicales ciblées en cas de besoin.

Options non chirurgicales

  • Rééducation périnéale : exercices ciblés, biofeedback, apprentissage du verrouillage périnéal. Exemple : 3 séries de 8 à 12 contractions, 4 à 5 jours/semaine, encadrées pour corriger la technique.
  • Pessaire : dispositif vaginal de soutien, ajusté par un soignant. Utile au quotidien ou pour le sport. Contrôles réguliers recommandés pour confort et hygiène.
  • Œstrogènes vaginaux à faible dose : améliorent trophicité vaginale après la ménopause, réduisent irritations et peuvent aider la tolérance du pessaire.
  • Hygiène de vie : gestion de la constipation, traitement de la toux, optimisation du poids, adaptation des efforts et du sport à impact.
  • Thérapies comportementales urinaires : rééducation vésicale, horaires de mictions, techniques de double miction pour limiter la rétention.
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Si nécessaire, on discute la chirurgie lorsque les mesures conservatrices ne suffisent pas ou en cas de prolapsus important. Les techniques visent à remettre la paroi antérieure en tension et à restaurer les soutiens. L’intervention de colporraphie antérieure utilise souvent vos propres tissus. Dans des cas sélectionnés, une sacrocolpopexie par cœlioscopie peut être proposée, surtout si plusieurs compartiments pelviens sont impliqués.

Le choix opératoire dépend de votre âge, de vos projets (activité, sexualité, sport), de l’état des tissus et des antécédents. La convalescence inclut repos relatif, gestion de la douleur, soin des efforts et reprise progressive des activités. Un suivi rapproché avec rééducation sécurise les résultats à long terme.

Exemple : Camille, 42 ans, sportive, présentait une descente de vessie modérée après son deuxième accouchement. Un programme intensif de rééducation, un pessaire pour l’entraînement et des œstrogènes locaux post-partum ont suffi pour contrôler les symptômes et reprendre la course sans douleurs.

Prévention et conseils

Certains gestes limitent l’apparition ou l’aggravation d’une descente de vessie. Apprendre à mobiliser le plancher pelvien au quotidien, respirer en coordonnant périnée et diaphragme, et éviter de pousser en apnée sont des bases utiles. En cas de sport à impact, alterner avec des activités à faible pression pelvienne et renforcer le tronc aide à protéger les tissus.

Sur le plan digestif, un transit régulier réduit les poussées répétées. Hydratation, fibres, mobilité et, si besoin, une prise en charge de la constipation font une vraie différence. La sexualité peut rester épanouie : lubrifiants si sécheresse, positions confortables, communication avec le partenaire. Le soutien psychologique, individuel ou en groupe, aide à dépasser la gêne et à reprendre confiance.

Mesures préventives

  • Pratiquez des exercices périnéaux encadrés, idéalement dès la grossesse et en post-partum, puis 3 fois par semaine en entretien.
  • Gérez la pression abdominale : exhalez sur l’effort, évitez de bloquer la respiration, apprenez les bons gestes de port de charge.
  • Prévenez la constipation : hydratation, fibres, activité physique, posture d’évacuation avec surélévation des pieds.
  • Adaptez le sport : dosez les impacts, renforcez le gainage et la chaîne postérieure, utilisez un pessaire si validé par le soignant.
  • Consultez rapidement en cas de douleurs aiguës, difficulté à uriner, saignements ou infections urinaires répétées.

Si vous soupçonnez une descente de vessie, parlez-en à un professionnel de santé formé au plancher pelvien. Une évaluation bienveillante et des conseils personnalisés permettent d’agir tôt, de réduire les symptômes et de retrouver une vie active en toute sécurité.

Mathieu Morel

Je m'appelle Mathieu Morel et je suis passionné par la santé féminine. À travers mon blog, j'explore les enjeux, les défis et les solutions pour améliorer le bien-être des femmes. Mon objectif est d'informer et d'inspirer chacune d'entre vous.

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